La vérité sur h...
Pour finalement pouvoir donner une 'interprétation' à
ce coefficient, on va dire en simplifiant, qu'en gros, les deux
couches limites coïncident. On va aussi dire que le fluide
y est tellement ralenti qu'on peut considérer que les échanges
thermiques se font par conduction pure. Alors ce fluide va se comporter
du point de vue thermique comme un solide et les transferts de chaleur
vont suivre la loi de Fourier pour la conduction !
Si d est son épaisseur
( prononcez "delta" ), Ts
la température de la paroi et Tf
celle à la frontière de la couche limite ( plus loin
de la surface cette température varie peu ) ; alors on peut
écrire la loi de Fourier pour la conduction dans la couche
limite :

Ici S
est toujours la surface de contact entre le solide et le fluide,
et k la
conductivité thermique du fluide. Donc la résistance
thermique peut s'écrire :

Si on se rappelle l'expression de la "vraie" résistance
thermique de convection, vue ici,
on voit qu'on peut finalement écrire :

Enfin, quelque chose à se mettre sous la dent à propos
de h
! Souvenez-vous, on cherchait à avoir h
le plus grand possible. On peut donc interpréter ( on ne
peut faire que ça puisqu'il ne s'agit pas d'une vraie relation
mais juste un truc à la louche pour comprendre qualitativement
) que h
est d'autant plus grand que d
est faible et que k
est grand.
Pour k
on s'en serait douté, plus le fluide conduit la chaleur mieux
c'est ! Pour d ça veut
dire qu'on va rechercher à avoir la couche limite la plus
petite possible. C'est le cas quand la vitesse du fluide est de
plus en plus grande et d'autant plus lorsque l'écoulement
est turbulent.
Pourquoi la turbulence améliore les choses ? grâce
au mélange qui va globalement homogénéiser
la température de telle sorte que les variations de température
seront repoussées plus près des parois.
Petite précision supplémentaire, pour être
rigoureux il faudrait parler de conducto-convection thermique,
car comme on peut le voir ici les échanges thermiques entre
un solide et un fluide font intervenir simultanément les
phénomènes de conduction et de convection, les deux
étant intimement couplés.
Mais le coefficient de transfert convectif dépend aussi
de la viscosité, de la masse volumique et de la chaleur spécifique
du fluide. Malheureusement pour analyser comment ces propriétés
vont influencer h
il faudrait rentrer dans des détails plus théoriques,
ce n'est pas le but de ces articles.
Oubliez l'influence de la viscosité, ça ne change
pas fondamentalement la portée des conclusions qu'on peut
faire ici mais elle reviendra pour les pertes de charges.
En ce qui concerne la chaleur spécifique et la masse volumique,
on peut s'en tirer en ayant recourt une autre loi : le premier
principe de la thermodynamique. Ce principe, dont l'utilité
est d'ordre plus générale que l'étude de h,
va nous permettre de conclure sur la convection thermique.
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